C’est une révélation qui fait grand bruit : 66 milliards d’euros de subsides, distribués en 2023 par le gouvernement fédéral, sont aujourd’hui introuvables. Le récent rapport présenté à la Chambre des représentants met en lumière un véritable chaos administratif.
Un flou inquiétant
Selon les chercheurs du SPF Stratégie et Appui (BOSA), le problème est multiple : manque de transparence, définition floue du terme "subside" et absence de suivi rigoureux. Sur les 40 milliards d’euros déjà examinés, 30,2 milliards ont été attribués sans aucun contrôle sur le respect des conditions d’octroi ou l’utilisation des fonds.
Ce flou s’explique en partie par des confusions internes, notamment entre les terminologies françaises et néerlandaises. "Même au sein des services publics, certains termes sont mal compris ou traduits", explique un chercheur.
Des services publics dépassés
Les investigations révèlent également des disparités importantes dans les réponses des administrations. Certains services ont fourni les informations demandées rapidement, tandis que d’autres ont traîné, voire ignoré les demandes des enquêteurs.
Des solutions en vue ?
Face à ce constat alarmant, les chercheurs plaident pour des réformes :
- Une définition légale claire du terme "subside".
- La création d’un registre fédéral des subsides, connecté aux bases de données régionales.
- La mise en place d’un service d’expertise centralisé pour assurer le suivi et l’évaluation des flux financiers.
Une question de crédibilité
Cette affaire soulève des interrogations sur la gestion des finances publiques en Belgique. Entre l’absence de contrôle et les milliards évaporés, c’est toute la confiance des citoyens envers leurs institutions qui est en jeu.
Pour l’instant, les 66 milliards d’euros restent un mystère. Le gouvernement devra redoubler d’efforts pour apporter des réponses et éviter qu’une telle situation ne se reproduise.