Ce mercredi 2 octobre 2024, le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a franchi un cap en matière de régulation de l'usage des smartphones à l'école. Valérie Glatigny, la ministre de l'Éducation (MR), a fait adopter un avant-projet de décret interdisant l’usage récréatif des téléphones portables pour tous les élèves de l’enseignement obligatoire, de la maternelle jusqu’à la 6e secondaire. Cette mesure, déjà envisagée depuis plusieurs mois, inclut également les tablettes et montres connectées.
Une extension nécessaire
À l’origine, l’interdiction ne visait que le primaire et la 3e secondaire, dans le cadre de la mise en place du tronc commun. Toutefois, face aux demandes des écoles qui peinent à contrôler l’usage des téléphones portables dans les classes, la ministre a décidé d’étendre cette interdiction à tous les élèves jusqu'à la fin du secondaire. « Cela répond à une demande des établissements scolaires », a déclaré Valérie Glatigny, soulignant les difficultés qu’ont les écoles à gérer les exceptions.
L’impact sur la santé et l’apprentissage
Cette décision s’appuie également sur une étude de l’UNESCO qui met en garde contre les effets néfastes d’une utilisation excessive des outils numériques. Selon l'organisation, bien que la technologie puisse favoriser l'apprentissage dans certains contextes, elle peut aussi impacter négativement la santé mentale et physique des élèves. Le rapport de l’UNESCO souligne des liens entre l’usage intensif des TIC et des problèmes de sommeil, de posture, ainsi qu'une baisse des performances scolaires.
De plus, l'utilisation abusive des smartphones est souvent associée à une détérioration du climat scolaire, notamment à cause du cyberharcèlement et d'autres comportements inappropriés facilités par ces appareils.
Une mesure déjà adoptée ailleurs
La Belgique francophone n'est pas la première à instaurer une telle interdiction. La France et les Pays-Bas ont déjà mis en place des mesures similaires dans leurs écoles primaires et secondaires. En France, un projet pilote, impliquant plus de 50.000 élèves, a été lancé avant une mise en œuvre complète prévue pour janvier 2025.
Vers une application dès la rentrée 2025
Le décret sera soumis au Parlement dans les mois à venir, avec pour objectif une mise en place complète dès la rentrée scolaire d’août 2025. À partir de cette date, tous les règlements d’ordre intérieur des écoles devront intégrer cette interdiction. Toutefois, les écoles qui souhaitent devancer ce délai peuvent déjà l’appliquer.
Exemptions et sanctions
Certaines dérogations seront possibles, notamment pour les élèves nécessitant des dispositifs médicaux connectés. De plus, des usages pédagogiques encadrés resteront autorisés sous la supervision de l’équipe éducative. Chaque établissement définira les sanctions applicables en cas de non-respect de la règle, ces dernières devant être inscrites dans le règlement d’ordre intérieur de l’école.
Cette mesure marque une étape importante dans la régulation des outils numériques en milieu scolaire, visant à créer un environnement propice à l’apprentissage et au bien-être des élèves.