Et si les pourboires n’étaient plus imposés en Belgique, comme en France ? C’est la proposition que viennent de déposer deux députés à la Chambre. Leur objectif : aider concrètement les serveurs, les barmans et tout le personnel de l’Horeca, dans un secteur encore fragile après les crises sanitaires et économiques.

Aujourd’hui, un pourboire… ça se déclare

Actuellement, les pourboires reçus doivent être déclarés comme des revenus. Et lorsqu’ils sont versés par carte, ce qui devient de plus en plus fréquent, ils sont automatiquement tracés… et donc imposés. Résultat : sur 5 euros de pourboire, un serveur peut en garder à peine la moitié après impôts et cotisations.

Une mesure pour valoriser les petits gestes

Les deux députés proposent donc que ces petits compléments de salaire soient exonérés d’impôt. Pour eux, cela permettrait de mieux récompenser les travailleurs de l’Horeca et de soutenir leur pouvoir d’achat, souvent précaire.

Mais une perte pour l’État et des abus possibles ?

Problème : la Cour des comptes tire la sonnette d’alarme. Selon elle, une telle mesure ferait perdre plus de 21 millions d’euros par an à l’État. Et elle craint aussi des dérives : certains employeurs pourraient en profiter pour réduire les salaires fixes, en encourageant les pourboires pour compléter le revenu.

Un vrai coup de pouce… ou un cadeau empoisonné ?

En résumé, l’idée séduit du côté des employés de terrain, qui espèrent enfin voir leur travail mieux reconnu. Mais elle inquiète les experts des finances publiques, qui redoutent un effet pervers difficile à contrôler. Un débat qui ne fait que commencer.