Dans le cadre de sa lutte contre le tabagisme, la Commission européenne a récemment proposé d’interdire la cigarette, ainsi que les cigarettes électroniques, sur les terrasses des cafés et restaurants. Cette mesure, qui vise à réduire le nombre de fumeurs en Europe, pourrait s’inscrire dans une politique de santé publique plus large, alors que le tabac est responsable de 700 000 décès annuels sur le continent.
Cependant, cette proposition suscite des réactions contrastées. Certains applaudissent l’idée, y voyant une opportunité de rendre les espaces extérieurs plus agréables et exempts de fumée. « On a le droit de profiter d'une terrasse sans respirer de la fumée de cigarette », déclare Hélène, une ancienne fumeuse qui espère voir ces recommandations adoptées.
De l'autre côté, les fumeurs et certains défenseurs des libertés individuelles jugent la mesure excessive. Pour Louis, qui fume régulièrement en terrasse, « fumer dehors, c'est une question de liberté ». Ce sentiment est partagé par de nombreux restaurateurs, qui s’inquiètent des répercussions économiques possibles. Laurent Frechet, représentant du secteur, affirme que « fumeurs et non-fumeurs arrivent à coexister en terrasse », soulignant que cette interdiction pourrait affecter la fréquentation des établissements.
Sur les plateaux télévisés, les débats sont vifs. Certains experts estiment que l'interdiction de fumer dans les cafés en 2007 a été bénéfique et que cette nouvelle proposition s'inscrit dans la continuité. D’autres, comme Antoine Diers, s’opposent fermement à cette approche qu’ils considèrent liberticide. « Si j'ai envie de fumer une cigarette avec une bière, c'est mon choix », affirme-t-il, dénonçant une société qui, selon lui, limite de plus en plus les libertés individuelles.
La Commission européenne espère néanmoins voir émerger une génération sans tabac d’ici 2040. Outre les terrasses, l’interdiction pourrait également s’étendre aux arrêts de bus, aux aéroports, et aux espaces extérieurs proches des lieux de travail, des hôpitaux et des crèches, dans le but de protéger les non-fumeurs, et plus particulièrement les enfants.
Cette proposition, si elle est adoptée, risque de continuer à diviser l’opinion publique, entre ceux qui défendent la santé collective et ceux qui prônent la liberté individuelle.