La N-VA propose un examen de nationalité et une augmentation des frais à 5.000 euros : une nouvelle étape dans la politique migratoire belge
La N-VA, parti nationaliste flamand, vient de remettre sur le devant de la scène une proposition de loi visant à durcir l'accès à la nationalité belge. Le chef de groupe à la Chambre, Theo Francken, a déposé un projet qui prévoit notamment une augmentation spectaculaire des frais de naturalisation, ainsi qu'un examen obligatoire pour tout candidat souhaitant devenir belge. Cette initiative s’inscrit dans un contexte où la migration fait l'objet de débats politiques de plus en plus vifs en Belgique.
Une hausse des frais de 150 à 5.000 euros
La proposition de Francken consiste à faire passer les frais pour la demande de nationalité de 150 euros à 5.000 euros, soit une augmentation de plus de 30 fois le montant actuel. Le chef de la N-VA justifie cette hausse par la volonté de répartir équitablement les coûts liés à la migration et la naturalisation. Il souligne que certains pays européens, comme les Pays-Bas et le Royaume-Uni, imposent déjà des montants élevés pour ces procédures, respectivement 1.023 euros et 1.930 euros.
Un examen obligatoire sur les normes et valeurs belges
Au-delà de l’augmentation des frais, la N-VA propose également la mise en place d'un examen de nationalité, axé sur les valeurs et normes belges. Ce test constituerait l'aboutissement du parcours d’intégration pour les candidats à la citoyenneté. Seuls ceux qui réussiraient cet examen pourraient obtenir la nationalité belge. Selon Maaike De Vreese, co-autrice de la proposition, ce durcissement est nécessaire : "Ceux qui veulent faire partie de cette société doivent prouver qu’ils en embrassent les valeurs."
Une proposition qui suscite des réactions
Si cette proposition est adoptée, elle pourrait exclure de nombreux candidats ne maîtrisant pas une langue nationale, comme cela a récemment été discuté dans le cas de Mohamed Toujgani, un imam marocain conservateur. Le débat avait fait surface lorsqu’il a été révélé que ce dernier pourrait obtenir la nationalité belge sans parler ni français ni néerlandais, malgré un ordre d'expulsion à son encontre.
Le timing de cette initiative est également significatif. Alors que les cinq partis pressentis pour former la future coalition gouvernementale – la N-VA, Vooruit, le CD&V, le MR et Les Engagés – s’étaient engagés à éviter toute tension législative avant d’être solidement installés, Francken semble vouloir avancer malgré tout. Cette attitude pourrait compliquer les négociations au sein de la coalition, notamment avec les partis plus à gauche comme Vooruit et Les Engagés, qui ne soutiennent pas ce type de mesures.
Vers un débat parlementaire animé ?
Le dépôt de cette proposition met la pression sur les négociateurs et pourrait susciter des débats animés à la Chambre des représentants. Bien que certains partis comme le CD&V se montrent favorables à l’instauration d’un examen de nationalité, l’augmentation drastique des frais à 5.000 euros est perçue par certains comme une provocation.
Il reste à voir si cette proposition aboutira à un vote dans les prochains mois, alors que les partis de la future coalition doivent encore s’entendre sur plusieurs dossiers sensibles. Quoi qu’il en soit, cette initiative reflète la volonté de la N-VA de maintenir la question de la migration au cœur des discussions politiques belges, à l’approche des élections communales.