Le marché du beurre connaît à nouveau des secousses, avec des prix atteignant des niveaux inédits. Cette situation fait craindre une répercussion sur les consommateurs, notamment en raison des tensions liées à l'épidémie de fièvre catarrhale ovine (FCO) qui touche durement les élevages européens.
Un record historique pour le prix du beurre
Les industriels de l’agroalimentaire sont en alerte alors que le prix de gros du beurre vient de franchir la barre des 8 200 euros par tonne, un record jamais atteint. Cette augmentation vertigineuse s'explique en partie par la propagation de la FCO, une maladie virale transmise par les moucherons, qui impacte sévèrement les cheptels et réduit la collecte de lait. Selon les dernières données, la FCO a déjà touché près de 2 800 élevages en France, et d'autres pays européens sont également affectés.
Une pression sur la production
La filière laitière européenne, déjà sous pression, voit sa production de beurre reculer de 1,6 % en 2024. Les éleveurs ont de plus en plus tendance à se tourner vers des produits dérivés comme la crème, plus rentables que la production de beurre. Cette baisse de production, couplée à une demande mondiale toujours élevée, notamment aux États-Unis et en Asie, accentue la hausse des prix.
Vers une hausse des prix pour les consommateurs ?
Si le cours du beurre grimpe, qu’en sera-t-il pour les prix en magasin ? Les experts estiment que les consommateurs pourraient ressentir une augmentation, mais elle ne devrait pas être aussi marquée que celle observée sur le marché de gros. Les distributeurs et industriels vont probablement chercher à importer davantage pour compenser la flambée des prix. En effet, le beurre européen est actuellement 19 % plus cher que celui produit aux États-Unis, et 25 % plus coûteux que celui de Nouvelle-Zélande. Cela pourrait permettre de limiter la hausse pour les consommateurs.
La filière espère un retour à la normale
La campagne de vaccination contre la FCO s'accélère dans les élevages, avec plus de 5,3 millions de doses déjà administrées. Les acteurs du secteur espèrent également une baisse des températures, qui mettrait fin à la propagation des moucherons responsables de la transmission du virus. Si ces efforts portent leurs fruits, la production pourrait retrouver un équilibre, et les tensions sur le marché du beurre s’apaiser.
Toutefois, en attendant, une certaine prudence est de mise. Les mois à venir détermineront si cette flambée des prix aura un impact durable sur les rayons des supermarchés et sur les produits de boulangerie, ou si la situation pourra être contenue grâce à l'importation.