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Alcool : Faut-il réduire la taille des pintes de bière ? Le débat fait rage au Royaume-Uni

La bière, boisson emblématique des pubs britanniques, pourrait voir ses portions traditionnelles réévaluées. Une équipe de chercheurs de l'Université de Cambridge a lancé un débat qui pourrait bien bouleverser les habitudes des amateurs de bière au Royaume-Uni. Leur étude propose de réduire la taille des pintes de bière afin de limiter la consommation d'alcool et d'améliorer la santé publique.

Une expérience en conditions réelles

Durant trois mois, les chercheurs ont mené une expérience dans douze pubs du Royaume-Uni. La taille de la pinte, qui est traditionnellement de 568 ml en Angleterre (comparée à 500 ml en France), a été réduite aux deux tiers de son volume, soit environ 379 ml. Résultat ? Une baisse de près de 10 % du volume total de bière consommé sur cette période.

Les auteurs de l'étude expliquent que les consommateurs réfléchissent souvent en termes de nombre de pintes plutôt qu'en quantité d'alcool. Ainsi, réduire la taille des pintes permettrait de réduire la quantité d'alcool consommée sans que les clients ne s'en aperçoivent véritablement.

Une mesure qui pourrait sauver des vies

Les chiffres sont alarmants. En 2020, 7 423 personnes sont décédées en Angleterre et au Pays de Galles à cause d'une consommation excessive d'alcool, une augmentation de 20 % par rapport à l'année précédente, selon le Bureau national des statistiques. C'est le plus grand nombre de décès liés à l'alcool enregistré depuis 2001.

Theresa Marteau, directrice de l'unité de recherche sur le comportement et la santé à l'Université de Cambridge, a déclaré dans une interview avec The Guardian : "Est-ce que cette mesure pourrait améliorer la santé de la population ? Je dirais que oui, sans aucun doute." Pour elle, il est clair que de petites interventions comme la réduction de la taille des pintes peuvent avoir un impact significatif sur la santé publique.

Un débat qui divise

Bien que les résultats de cette étude soient encourageants du point de vue de la santé publique, ils ne font pas l'unanimité parmi les consommateurs. Certains voient cette mesure comme une atteinte à la tradition britannique des pubs. L'humoriste Geoff Norcott, par exemple, a réagi avec humour mais fermeté sur les réseaux sociaux en disant : "Je n'ai jamais été aussi proche de manifester devant les bureaux d'un média." Ce commentaire, largement partagé, reflète l'opinion d'une partie des consommateurs qui voient dans cette proposition une réduction injustifiée de leur plaisir.

D'autres, comme la journaliste Elle Hunt, qui écrit pour The Guardian, soutiennent la réduction de la taille des pintes. Elle confie qu'elle trouve la pinte traditionnelle trop grande pour être appréciée confortablement. Installée au Royaume-Uni depuis 2017, elle plaide en faveur du changement proposé par l'étude.

Une solution à long terme ?

Le débat est loin d'être clos. D'un côté, il y a les préoccupations légitimes liées à la santé publique et à la réduction des décès liés à l'alcool. De l'autre, les amateurs de bière défendent leur droit à savourer une pinte telle qu’ils la connaissent. La question de savoir si réduire la taille des pintes deviendra une réalité dans les pubs britanniques reste en suspens, mais une chose est sûre : ce débat met en lumière l'importance de trouver un équilibre entre plaisir et responsabilité.

Conclusion

Réduire la taille des pintes de bière au Royaume-Uni pourrait être une solution efficace pour limiter la consommation d'alcool sans perturber radicalement les habitudes des consommateurs. Cependant, comme toute mesure touchant à des traditions bien ancrées, elle risque de provoquer de vifs débats. Reste à voir si la santé publique prendra le dessus sur la culture du pub. Quoi qu'il en soit, cette étude ouvre la voie à une réflexion plus large sur les stratégies de prévention et de réduction des risques liés à l'alcool.

 
 
 
 
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